La productivité


Je crois qu'avec la réforme des retraites, cette petite réflexion sur la productivité et le travail ne pouvait pas mieux tomber...
Que l'on ne s'y trompe pas, les réflexions que j'avance dans cet article sont toujours en développement et je suis loin d'être un parfait exemple d'équilibre au travail. Je suis comme tout le monde, en apprentissage, en perpétuelle remise en question ; mais j'espère malgré tout que mes idées pourront vous être utiles et ouvriront le débat.

 


Qu'est ce que la productivité ?

D'après Larousse :

Productif : qui rapporte de l'argent, qui est rentable. Qui fournit, produit quelque chose en quantité.

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Bon. Je me suis dit il y a quelques mois qu'il fallait que je revois ma définition de la productivité . Que je fasse mien ce mot en faisant fi de sa signification pour d'autres. Chacun devrait, d'ailleurs, rédiger sa propre définition.

Pour moi, être productif ce n'est pas travailler tant d'heures, ni réaliser tant de tâches. C'est faire dans un laps de temps donné, la totalité de ce qu'on avait prévu de faire. Ou alors (et cette définition me plait bien plus), faire dans un laps de temps imparti le maximum de ce qu'on est capable de faire. Pour certaines personnes cela nécessitera 10h de travail journalier, pour d'autres 4h... Ce temps pouvant varier pour un même individu d'une année sur l'autre, d'une tâche à l'autre.

Poser les bases

J'ai beaucoup perdu foi en moi à force d'échouer dans l'accomplissement de mes listes quotidiennes. Je me suis souvent dit que j'étais nulle. Je me suis énervée (beaucoup), ce qui n'arrangeait pas les choses.
Je pense qu'avant tout, il faut être patient avec soi et comprendre les causes de ce qui nous bloque. Lorsque l'on a repéré les causes on peut alors envisager des réponses à apporter pour améliorer les choses...

Par exemple :
Je manque de concentration > je n'effectue qu'une seule tâche à la fois
Je passe trop de temps à procrastiner sur mon téléphone > je laisse mon téléphone dans une autre pièce quand je travaille
Je me lève trop tard et je n'ai pas assez de temps pour travailler > Je me couche plus tôt

Trouver son rythme

Je pense que ma réflexion a dû, indubitablement, passer par la déconstruction. Je m'étais dit qu'il fallait avant tout que je sorte de ce planning de société qu'on nous a vendu comme le rythme à adopter depuis l'école. C'est à dire 35h de travail par semaine, de 8h à 17h, du lundi au vendredi (pour la majorité des gens). Quand je ne respecte pas ces horaires je me sens mal. J'ai l'impression de ne pas être une bonne travailleuse, de ne pas mériter ma place. Mais voilà, je suis à mon compte, ce qui signifie que c'est moi qui fixe les règles. Je n'ai pas de quota à respecter. Le seul but que je dois me fixer c'est d'avoir gagné assez d'argent à la fin du mois pour (sur)vivre. Cela nécessitera peut-être 35h de travail par semaine, peut-être 20h, peut-être 40h. Et tout cela peut évoluer au fil des semaines, au fil des mois.

Je crois que les horaires fixes, même si elles peuvent s'avérer utiles pour se fixer un cadre de vie sain, peuvent aussi nous enfermer dans une cage dorée. Je laisse toujours une petite place à l'adaptabilité, à l'imprévu, ce qui me décharge d'un poids considérable. Si je ne devais retenir que quelques principes, ce serait ceux-ci :

  • Qu'est ce que je veux accomplir ce mois-ci ? Quels sont mes objectifs ?

  • Comment organiser mon temps pour les mettre en œuvre avec les contraintes qui sont les miennes ?

C'est pour ça que je crois sincèrement que chaque personne travaille différemment et qu'il est nécessaire de respecter et comprendre le temps des autres. Après tout, ce qui compte, c'est le résultat et non les choses que l'on a mis en place pour y parvenir.

Comprendre son fonctionnement

À partir de là, à chacun de trouver la durée de concentration qui marche avant d'avoir envie d'arrêter ou de faire autre chose. Si vous n'arrivez à vous concentrer que 10 min, et bien tant pis. Mieux vaut travailler 10 min, faire une courte pause et reprendre, plutôt que s'échiner à continuer de travailler en s'épuisant (on met d'ailleurs souvent plus de temps). Comme je l'écrivais précédemment, c'est le résultat qui compte. Le plus important étant de favoriser un cercle vertueux : travailler tant de temps, faire une pause, s'octroyer une récompense lorsque le travail est accompli. Pour s'aider, on peut utiliser la technique pomodoro par exemple.

Gardons en tête que le temps de concentration évolue avec nous. Peut-être que grâce à ce cercle vertueux, on passera de 10 min à 30 min, puis de 30 min à 1h... Peut-être aussi qu'à certains moments notre concentration baissera de nouveau. Je ne vois aucun mal à cela, à partir du moment où nous restons bienveillants envers nous-mêmes et que nous nous encourageons. Faire peu, c'est toujours mieux que ne rien faire du tout.

Le travail et la vie

Comme le disait la philosophe Céline Marty dans cette très chouette vidéo de BLAST : " Consommer le travail des autres c'est aussi consommer leur temps de vie."

Ce n'est peut-être une surprise pour personne mais aujourd'hui nous travaillons trop et nous travaillons mal. Si vous voulez poussez la réflexion je vous conseille vraiment de faire un petit tour sur le lien de l'entretien.

La productivité est devenue la jauge destinée à évaluer l'utilité d'un individu dans la société. Qui ne travaille pas ou travaille peu ne mérite pas sa place.

Pour moi, il est primordial de trouver un équilibre. De savoir s'arrêter. Je me suis déjà retrouvée à zapper la pause déjeuner car j'étais trop concentrée sur ma tâche. Je crois important de garder du temps pour le travail et du temps pour autre chose, pour la vie. Car la vie ce n'est pas le travail. Je dirais même plutôt que mon travail de créatrice découle de la vie qu'il y a en dehors.

Si je devais résumer ma journée idéale, je me lèverais suffisamment tôt pour prendre un peu de temps pour moi puis je travaillerais le plus possible le matin. Je réaliserais les tâches les plus importantes pour avoir la tête légère l'après-midi et avoir ce temps disponible pour : soit continuer à travailler, soit sortir me balader, soit faire une autre activité qui, dans tous les cas, enrichira aussi mon travail ; comme lire, photographier, jardiner, écrire ou juste ne rien faire (ce qui fait beaucoup de bien au cerveau). Je pense qu'il faudrait prendre le temps, chaque jour, de ne rien faire.

Bien sûr, au milieu de tout, ça il faudrait caser les tâches ménagères et celles du quotidien ; mais je pense que si j'ai bien travaillé le matin, mon esprit sera plus libre pour ces tâches. J'aurai moins l'impression de perdre du temps et je serai aussi beaucoup moins stressée. Se lever tôt pour moi c'est la possibilité de contrôler ma journée.

Évidemment, si je parle de journée idéale c'est que mes journées ne ressemblent pas toujours à ça et certaines sont bien plus chaotiques. Mais cette idée m'aide à garder le cap. Notez bien que chacun a sa vision de la journée idéale. Mon compagnon par exemple, préfère travailler la nuit car il trouve ce moment plus paisible et propice à la concentration. Il n'y a pas de bons travailleurs et de mauvais travailleurs. Il y a des gens, il y a des envies, il y a des compétences différentes. Je crois qu'il y a autant de manières de travailler qu'il y a de personnes et je crois sincèrement que si on laissait chacun s'exprimer sur le sujet, le monde se porterait bien mieux...


J'espère que cet article vous aura ouvert des portes. N'hésitez pas à me faire un retour d'expérience ! J'aime beaucoup parler et débattre sur ce sujet encore malheureusement très tabou. Si vous avez des recommandations pour approfondir certaines réflexions, je suis aussi preneuse !

Merci de m'avoir lue !

Sortez, vivez, créez.


Léa

 

Ma vidéo à ce sujet :

 

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